janvier 27, 2022

Recoin sombre

Temps de lecture un verre à la main : 3min

poitrine femme noir et blanc

Je t’observe depuis un bon moment. Je me demande à quoi tu penses en sirotant ton verre au comptoir. Tu n’as que faire de l’agitation autour de toi. La musique trop forte, les bousculades et les verres pleins qui se déversent à côté de leurs cibles ne semblent pas t’atteindre.

Je joue des coudes pour me frayer un chemin jusqu’à toi.

J’atteins presque mon but lorsque le contenu d’un verre se déverse sur mon T-shirt. A l’odeur je dirais un cocktail à base de  rhum. Tu as vu l’action, nos regards se croisent le tien est un mélange de malice et de compassion. Je veux tout de toi, excepté ta compassion, il faut que je rectifie le tir.

J’attrape un pan trempé de mon T-shirt pour le porter à mes lèvres afin d’y goûter le liquide qui vient de s’y déverser. Je m’approche de toi et te glisse à l’oreille que c’est du mojito.

 J’aurais aimé que cette boutade me dévoile ton sourire, que tu ries à gorge déployée, qu’elle t’électrise…

 – QUOI ?
– JE DISAIS, LE VERRE SUR MON T-SHIRT, C’EST DU MOJITO !
–  HEIN ?

Ok, changement de stratégie, il faut faire simple et efficace dans ce milieu hostile.

 – T’ES TROP BELLE !

Exclamation accompagnée d’un sourire avec les dents. La compassion a quitté tes yeux. C’est déjà un bon point. La malice est encore-là mais tu as posé un voile de méfiance par-dessus. Tu tournes la tête pour porter la paille de ton cocktail à ta bouche. Je commande un verre. Tu sirotes le tien en silence. De toute façon aucun dialogue ne pourra avoir lieu entre nous. Je porte aussi la paille à mes lèvres. Nous sirotons donc nos boissons comme si le vacarme ambiant n’existait pas.  

J’attends un signe de ta part sans lequel je partirais comme je suis venue, avec du mojito dans mon verre et non plus seulement sur mon T-shirt.

Mon sourire avec les dents ne m’a pas quitté, encouragé par le petit rictus que je perçois au coin de tes lèvres. 

Tu sors la paille de ta bouche. Je sors la paille de ma bouche. Tu poses ton verre. Je pose mon verre.

Tu me souris. Je touche ta main laissée sur le comptoir. Tu ne la retires pas. J’approche mon visage du tien, tu souris toujours, moi aussi.

J’embrasse tes lèvres, tu embrasses les miennes, nous nous embrassons

Je sens le désir monter en moi. J’ai envie de sentir ton corps contre le mien. Je fais glisser ma main de ta nuque au bas de ton dos, j’enserre ta taille pour venir te plaquer contre moi. Nous sommes bousculées, la foule est plus dense que tout à l’heure.

Un arc électrique parcourt mon corps. Je ne veux plus détacher mes lèvres des tiennes. Elles sont douces et accueillantes. Ta main a attrapé ma taille. La mienne a attrapé ta nuque.

Je te prends la main pour te guider dans cette jungle humaine. Nous descendons les escaliers qui mènent je ne sais où. Je profite d’un recoin sombre pour attirer à nouveau ton corps vers le mien. Il te réclame. Tu es prise en sandwich entre le mur et moi. Tes mains sont passées sous mon T-shirt humide à la recherche de ma poitrine.
Tu m’excites. 
Nos mains nous fouillent maladroitement, pressées par le désir qui brûle entre nos cuisses. On palpe nos fesses, nos hanches, nos seins, on s’embrasse, on mord nos cous, on souffle, on rit. Je fais sortir tes seins du décolleté de ta robe et je viens les gober. Ta main vient franchement palper mon pubis à travers mon jean. Je soulève ta robe et mes doigts viennent rencontrer ta culotte.
Tu es trempée. Je suis trempée.
J’ai une main sur ton cul et l’autre qui joue avec ta chatte à travers ta dentelle. Tu plantes tes dents dans mon cou, tu serres fort mon pubis.
Tu m’excites beaucoup petite salope.
Je te retourne. Face au mur tu cambres tes reins pour mieux t’offrir à moi. Je fais glisser ta culotte sur tes genoux. Je plaque tes fesses contre mon jean. Ma main vient s’enrouler autour de ta taille pour s’arrêter sur ton pubis. Je viens frotter ton clito. J’appuie fort, je bouge vite, encouragée par tes soupirs. Plus je joue avec ton clito et plus tu gémis. 

 Je plaque ma main sur ta bouche quand des ombres prédatrices passent près de nous. 

Tu suces mes doigts, tu les mordilles pour étouffer ce qui pourrait nous mettre à découvert.
 Je retire ma main de ta bouche. Je viens enfoncer un doigt humide dans ton vagin. C’est chaud et mouillé. C’est dilaté aussi, j’en fait entrer un deuxième. Je ne ménage pas mes mouvements. Je te doigte vite et fort. Tu as plaqué tes deux mains sur le mur. Moi j’ai toujours ma main qui frotte ton clito et deux doigts au fond de toi.

Je n’ai aucune idée d’où tu en es dans ton plaisir, j’essaie de me fier à tes mouvements mais la pénombre ne me facilite pas la tâche. Je ralentis pour sentir ta réaction. Celle-ci ne se fait pas attendre, tu viens toi-même empaler ta chatte sur mes doigts. Je reprends mon œuvre de plus belle. Je sens ton vagin se contracter. Lentement, puis par spasmes. Tu es en train de perdre le contrôle. Ta tête tombe entre tes bras puis se redresse.  
C’est un peu le bordel dans notre petit recoin sombre.  
Tu te figes, je continue encore un peu.

Les spasmes de l’intérieur de ton vagin sont sortis en même temps que ton orgasme, ils parcourent ton corps.

Je ralentis. Ton bassin ne réclame plus mes doigts, je les sors doucement et viens les essuyer sur tes fesses. Ta tête est tombée entre tes bras, tu ne bouges plus.

Ton corps est à nouveau pris par de petites secousses, cette fois tu ris à gorge déployée. Alors je ris avec toi. Tu attrapes mon visage et m’embrasses à pleine bouche. Tu es moelleuse, collante et chaude. Je pourrais rester dans tes bras toute la nuit. 

Tu fouilles dans ton sac pour en sortir deux cigarettes, signal universel pour annoncer le repos des guerrières.

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