Il y a quelque mois, une amie est venue vers moi avec cette question : 

J’ai envie d’aller en club toute seule moi aussi, tu m’expliques comment tu fais ?

Et là, je me suis souvenue de tout le chemin que j’avais fait, seule, pour en arriver là où je suis aujourd’hui. A mes expériences vécues pour lesquelles mon cœur me disait d’y aller, mon instinct me poussait à tenter, mais ils étaient en lutte avec mon mental, avec toutes ces voix dans ma tête qui me disaient : mais qu’est-ce que tu fais ? Tu ne peux pas être cette fille là. Tu ne peux pas avoir envie de “ça”. Qu’est-ce qu’on va penser de toi ? Et mes tripes au milieu de ce combat se tordaient de stress et de peur. 

Quand cette amie m’a posé cette question, je me suis rappelé la première fois où je suis allée en club seule. 

Laisse-moi te raconter : 

J’étais dans une relation dominant/soumise depuis plus de six mois et je trépignais d’impatience que Monsieur (je l’appelais ainsi) m’emmène en club BDSM. Je lui avais même mâché le travail en trouvant le club où nous rendre. Un mois, deux mois, trois mois et toujours rien. Puisqu’il ne se décidait pas à m’y accompagner j’ai décidé d’y aller par moi-même. C’est un club BDSM, je ne connaissais rien à ce monde, excepté la relation que j’entretenais avec Monsieur.

J’ai pris mes billets de train, j’ai booké un hôtel à 2min à pied du club, et je ne dis évidemment rien à mon cher Monsieur. Je m’achète de la lingerie, un ensemble Chantal Thomas je m’en rappelle très bien, avec des bas résilles et un collier ras du cou. 

Le club ouvrait à 22h. J’avais décidé d’y aller à 23h pour éviter de me retrouver seule au comptoir. 

J’étais arrivée vers 17h à Paris, je n’avais prévenu aucun ami car à cette période je ne racontais pas ma vie sexuelle sur les réseaux et 600 personnes ne lisaient pas mes aventures. Je voulais la jouer “incognito”. 

Sauf que j’étais déjà super stressée. Pour me détendre et me rassurer, j’ai répété deux fois le trajet de l’hôtel jusqu’au club qui m’a pris… 2min. 

2min x 2 = 4min. 

Il me restait 5h56min d’attente. 

Je suis allée au Franprix d’à côté m’acheter de quoi me faire un petit apéro de fête dans ma chambre d’hôtel. J’ai pris le temps de me préparer. Mais c’était définitivement très long. 

A 22h30 mon stress était à son maximum. J’entendais battre mon cœur dans ma poitrine. Je me suis répétée le trajet dans ma tête, je me suis dis :

“Quand tu sors de l’hôtel, tu fais le trajet sans réfléchir jusqu’à ce que tu appuies sur la sonnette.”  

Et puis est arrivé le moment désespérément attendu : 22h58. 

Je ne peux pas te raconter avec exactitude ce qui s’est passé pour moi, je me rappelle juste m’être mise en mode pilote automatique. J’avais mon trench par-dessus ma tenue, j’avais mis mes vans, mes pleasers de 18cm étaient dans mon tote bag. 

J’ai marché sans réfléchir jusqu’à la porte du club. J’ai pris une profonde inspiration. J’ai senti l’intérieur de mon corps se liquéfier, je me suis même dit que s’il ne m’ouvrait pas tout de suite j’allais me transformer en flaque d’eau. 

J’ai sonné. 

“Bonjour ma jolie, entre. Tu as d’autres chaussures ?”

Je n’ai pas réussi à parler, j’ai simplement montré l’intérieur de mon totebag qui contenait mes talons et je suis entrée. 

Ce fut une des expériences les plus édifiantes de ma vie. 

On m’a pris la main et on m’a guidé dans cet univers fabuleux. 

On a félicité mon courage. 

On a adulé mon corps. 

On a rempli mon cœur. 

On a touché mon âme.

Un mois après, je créais le Journal d’Esmée. 

Alors quand mon amie m’a demandé des conseils, je me suis replongé dans cette histoire. Je ne lui souhaitais pas de vivre le même stress et les mêmes peurs que j’avais pu vivre. Je lui souhaitais de le faire en douceur et en confiance. 

Je me suis demandée comment faire pour que face à la porte qu’elle avait choisie, elle ait envie de sonner. Sans ce stress et cette peur, sans ces injonctions qui nous poussent à faire demi-tour, sans ces croyances qui nous empêchent de vivre la sexualité dont on rêve. 

C’est ainsi que j’ai créé ma propre méthode pour l’accompagner dans la réalisation de ces envies. 

Oui, j’ai décortiqué ma vie sexuelle et ma façon de la vivre et j’en ai fait une recette. Pimentée c’est sûr, mais terriblement efficace. 

J’ai crée le programme que j’aurais rêvé de suivre pour me découvrir et explorer quand je n’y connaissais pas grand chose. J’ai créé un programme pour qu’elle puisse, elle aussi, vivre la sexualité dont elle rêve. 

Et tu sais quoi ?

C’est de la bombe atomique. 

Pour lire le témoignage d’Izae, cette fameuse amie, c’est par ici : https://leblogdesmee.fr/?p=135

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